Les vents naissent de grands phénomènes atmosphériques mondiaux mais aussi en profitant de circonstances très locales.
La mer, le relief ou son absence comptent pour beaucoup dans le déclenchement de certains vents locaux, les brises.
Les brises sont des vents locaux qui naissent de mouvements d’air ascendants dans lesquels l’air chaud monte. En refroidissant, cet air refroidi amorce un mouvement opposé et redescend.
C’est le principe de la convection atmosphérique.
En zone côtière, par beau temps, les différences de températures entre l’eau de mer et les terres émergées créent des mouvements d’air, les brise de mer et de terre.
Avant de donner son nom à un bar de Bastia célèbre pour ses clients sulfureux et armés de gros calibres, la brise de mer désignait, depuis toujours, un vent local soufflant du large vers la terre, en après-midi.
La brise de mer naît du réchauffement progressif, sous l’effet du soleil, de la couche supérieure de l’écorce terrestre qui intervient plus rapidement que celui de la couche superficielle de la mer.
L’air situé au-dessus des terres s’échauffe et s’élève créant une aspiration déviée par le relief côtier : C’est la brise de mer. L’air échauffé se refroidit à sa remontée et redescend en générant ainsi une boucle, un cycle convectif complet.
La brise de mer s’établit en début d’après-midi, il faut du temps au rayonnement solaire pour réchauffer l’écorce terrestre de la zone en question !
Venant, du petit large, elle prend une direction qui va finir, en début de soirée, parallèle au rivage.
Tout au long de son renforcement, une concentration nuageuse peut s’établir et matérialiser alors le front de brise : la zone active de convection atmosphérique.
La brise de mer peut se renforcer jusqu’à atteindre Force 6 Beaufort.
Une fois la nuit venue, et toujours par temps calmes, la terre se refroidit alors plus vite que la mer et le phénomène s’inverse. L’air terrestre devient alors plus froid que l’air marin, et, après une période de calme, la brise de terre souffle alors depuis les terres.
La brise de terre ne porte guère plus loin que 3 NM au large et cessera au petit matin, lorsque la terre commencera à chauffer.
L’alternance de ces brises explique que la brise mollit rarement longtemps sur la côte !
Toujours par temps anticyclonique, le sol s’échauffe et crée des conditions de convection atmosphérique. L’air chaud monte et génère une aspiration d’autant plus puissante que le relief est élevé.
C’est l’effet de brise thermique, à la régularité d’horloge, qui attire les windsurfers et kitesurfers sur les plages du lac de Garde, par exemple.
La hauteur du relief accentue considérablement les effets de ce phénomène, en montagne, on les connaît sous le nom de vents anabatiques lorsqu’ils sont causés par le réchauffement de la montagne.
Les puissants vents catabatiques évoqués par les marins sont ceux rencontrés dans les mouillages arctiques ou antarctiques naissent du phénomène inverse.
La nuit, les parois montagneuses froides refroidissent plus rapidement que les vallées. La température baissant avec l’altitude, réunit les conditions de l’apparition d’un vent froid, descendant vers les vallées.
Loin d’être cantonnés aux hautes latitudes, les vents catabatiques sont bien connus chez nous. Le Mistral en est un excellent exemple qui refroidit, lors de son passage sur les dorsales alpines selon le mécanisme du rapide refroidissement nocturne des parois montagneuses.
En zone côtière, le relief est évidemment capable d’accentuer considérablement les effets d’une brise de terre dans les mouillages situés dans l’axe de montagnes ou de collines escarpées.
Mais un autre phénomène entre en ligne de compte pour limiter la vitesse du vent : la végétation.
En forêt, on ressent très peu le vent au niveau du sol. De récentes études portant sur ce sujet ont démontré que la présence de forêt, de maquis ou de végétation importante pouvait ralentir la vitesse du vent de près de 15 % en comparaison avec celle enregistrée sur un sol nu.