Un voilier équipé de deux bons mouillages convenablement mis en œuvre est capable de tenir sur un fond accrocheur par 30, 40 ou 60 nœuds de vent… Qu’est-ce qu’un bon mouillage par mauvais temps, sur quels fonds et quelles techniques adopter ?
Sur un voilier au mouillage, c’est la chaîne posée au fond qui “tient” le bateau. L’ancre, elle, ne sert qu’à retenir l’ensemble quand ça tire.
Sur un fond sablonneux, les ancres tiennent bien. Souvent, ce sont les vagues qui font décrocher les ancres en imprimant un mouvement vertical au bateau.
Ainsi, si le mouillage est bien protégé des vagues, que le fond est sablonneux et qu’il a suffisamment de place pour éviter toute sa chaîne (sans risque d’être drossé à la côte, sur un obstacle ou un autre bateau), on peut envisager d’y passer une nuit ventée.
D’abord, il faut trouver le lieu.
Il s’agit de trouver un lieu abrité des vents dominants et surtout des vagues associées. Vous pouvez accéder aux prévisions de vagues sur plusieurs jours sur le site MARC de l’Ifremer.
Il est aussi toujours bon d’avoir de l’eau à courir derrière au cas où l’ancre chasse ! Pensez aussi que le vent risque de tourner…. Il faut donc de la place !
Une fois que vous avez trouvé la meilleure baie, il est intéressant d‘identifier les fonds. en France nous avons la chance d’avoir accès aux données de sédimentologie en ligne du Shom, ici un exemple : L’anse de Bénodet : en jaune le sable, en rouge la roche. C’est quand même intéressant de se décaler un peu pour être sur du sable qui tiendra mieux !
Notez bien que les fonds recouverts d’algues tiennent très mal, ils sont donc à éviter. D’autant plus que votre ancre détruira parfois irrémédiablement l’écosystème. L’occasion de découvrir une application : DONIA qui recense les emplacements de posidonie en méditerranée. En plus le compte basique est gratuit, pourquoi s’en priver ?
ça y est nous avons le lieu ! ouf !
Plus il y a de vent, plus il faut mouiller long. Si vous pouvez mouiller toute la chaîne, et une bonne longueur de câblot, faites le. Ce dernier, bloqué sur un taquet, joue le rôle d’amortisseur. Ce cordage en polyester, donc (un peu) élastique va démultiplier le pouvoir de tenue de votre mouillage. Dans le cas de grand vent, il est primordial d’en lâcher le plus possible. Au fait n’oubliez pas d’attacher l’autre extrémité à l’intérieur de la baille à mouillage !
Méfiez vous de l’idée de porter une amarre à terre quand ça envoie.
Les sautes de vent sont fréquentes, et exposer soudain son voilier au travers d’un vent fort constitue une expérience très désagréable d’autant que les ancres travaillent très mal latéralement.
En un phrase la tactique, c’est de mouiller long, solidement, sur un bon fond et avec beaucoup d’espace.