Les effets nocifs des peintures antifouling traditionnelles, comme celles contenant du tributylétain (TBT) et du cybutryne, ont conduit à des interdictions d’utilisation. La Convention internationale sur le contrôle des systèmes antifouling nocifs (Convention AFS) et les règles de l'UE interdisent désormais l'utilisation de certains composés toxiques dans les peintures antisalissures.
Cette situation et les effets importants du fouling sur la consommation des navires, principalement de transport, dynamisent fortement la recherche vers les nouveaux antifoulings.
Voici les dernières pistes.
La répulsion électrostatique exploite la force qui agit entre deux charges électriques de même signe. Comme les pôles identiques des aimants qui se repoussent.
Les revêtements qui vont utiliser cette propriété utiliseront des matières conductrices dont la charge électrique de surface générera une champ électrostatique de nature à s’opposer à celle de certains composants du foul.
Deuxième axe intéressant, la société danoise Cysbio travaille sur un produit utilisant les propriétés du varech en fermentation !
Une fois fermenté, le varech produit l’acide zostérique, un composant naturel biocide sans impact sur l'environnement.
La production de composés chimiques par fermentation enzymatique permet de produire le biocide de manière économe en énergie en comparaison des techniques de chimies industrielles.
La fermentation du pain est une réaction enzymatique comparable.
Le marché de l’antifouling touche le transport maritime pour des montants qui aiguisent les appétits des grands groupes de l’industrie chimique et du médicament. Ainsi Selektope (le nom commercial de la Médétomidine), développé par le géant pharmaceutique Astra Zeneca. Skelektope stimule un récepteur qui déclenche une sorte de crise d’hyperactivité chez le micro mollusque… Vous ne rêvez pas, le mollusque se met à nager de manière désordonnée, comme s’il était sous l’emprise d’un puissant stupéfiant…
A nager dans tous les sens, les microorganismes ne se collent plus à la coque.
Seuls les mollusques sont repoussés, les algues y sont insensibles. Astra Zeneca prétend que Selektope est totalement inoffensif pour le milieu marin, souhaitons le !
Le biomimétisme c’est s’inspirer de l'ingénieuse ingénierie de la nature pour la transposer dans un produit.
Plusieurs approches biomimétiques ont été l’objet de recherches pour faire évoluer l’antifouling.
Un équipe de chercheurs travaille sur un revêtement dont la surface imite, à l’échelle microscopique, celle des écailles qui composent la peau d’un requin, lui conférant une glisse unique qui s’oppose à la formation du biofilm.
D’autres équipes travaillent sur des revêtements intégrant des composés naturellement biocides. C’est le cas des furanones, un composé naturel que sécrète certaines plantes ou algues et qui limitent la prolifération bactérienne.
Des peintures ou des revêtements, intégrant ce composé, sont à l’étude.
Des revêtements du type de celui développé par Finsulate mais qui intégrera un principe actif.
La dernière approche biomimétique imite une plante carnivore célèbre, la Sarracenia !
Quand il pleut, un film se forme à la surface de ses feuilles pour précipiter les malheureux insectes dans la gueule du monstre ! Un monstre inoffensif qui sécrète un hydrogel pour favoriser la glisse. C’est l’action de ce lubrifiant qui intéresse les chercheurs.